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  • Olga Borzenkova | Porte-parole, OIM Türkiye

Türkiye – Comme des centaines de milliers d'autres personnes dans le sud-est de la Türkiye, je dormais profondément lorsque la terre a commencé à trembler. Je ne sais pas vraiment comment décrire ce que j'ai ressenti à quiconque n'a jamais ressenti un séisme, et encore moins l'un des plus importants jamais enregistrés dans cette région. 

C'est complètement surréaliste. Le sol et les murs tremblaient, penchaient, et alors que nous descendions les trois étages en courant jusqu'à la rue, notre seule pensée était de nous éloigner très, très loin des bâtiments.  

Ce furent 60 secondes de la pire terreur que je n’ai jamais ressentie. Lorsque nous nous sommes un peu calmés et avons réalisé que nous avions survécu à la secousse, nous avons également réalisé qu'il pleuvait, que nous avions froid et que nos jambes étaient flageolantes, comme si elles ne faisaient pas vraiment partie de notre corps. Tout le monde autour de nous appelait, criait, hurlait.  

Il nous a fallu un certain temps, mais nous avons fini par trouver un endroit où nous abriter après l'urgence de la seconde secousse, dans une école. Avec des centaines d'autres personnes, nous nous sommes assis, allongés ou sommes restés debout sur le terrain de basket, informant nos familles que nous étions sains et saufs. 

Puis j'ai appelé le travail et j'ai commencé à évaluer comment je pouvais aider, comment je pouvais leur dire ce qui se passait, comment rendre hommage aux personnes merveilleuses qui faisaient tout ce qu'elles pouvaient pour m'aider et aider des milliers de personnes comme moi. 

Nous avons passé la nuit de lundi à mardi dans un abri géré par le gouvernement. Nous avons ressenti quelques secousses mais c'était confortable et nous avons eu des boissons chaudes et de la nourriture, ainsi qu'un endroit pour dormir. Actuellement, je suis au bureau, je rattrape le travail. Nous avons reçu la nouvelle déchirante de la perte d’un de nos collègues. D'autres sont blessés, ont perdu des membres de leur famille et, dans certains cas, leur maison. D'autres, comme un membre de mon équipe, ont survécu par miracle à Hatay. 

C'est d'une tristesse sans nom. Nous étions en train de dormir, et la minute suivante nous faisions partie de l'une des plus grandes catastrophes de la planète. 

Destruction à Gaziantep, le lendemain du séisme massif qui a tué plus de 5 000 personnes. Photo : OIM/Olga Borzenkova

Honnêtement, je hurle à l'intérieur, de désespoir, de chagrin et de peur. Mais je regarde mes collègues, mes voisins et mes amis, qui sont beaucoup plus touchés que moi, et ils me poussent à continuer. 

La Türkiye est, bien sûr, très exposée aux séismes et a mis en place un mécanisme de réponse de classe mondiale. Nous travaillons avec eux depuis plus de 30 ans et ils sont des partenaires incroyables. Mais même eux seront mis à rude épreuve par cette catastrophe. C'est un double coup dur : plus d'un million de personnes ayant fui la guerre en Syrie bénéficient d'un statut de protection temporaire dans la zone la plus touchée par le séisme.  

Nous discutons avec le gouvernement pour voir comment nous pouvons aider au mieux. Dans toutes les situations de ce type, la première nécessité est de rechercher et de secourir, et je sais que des équipes affluent du monde entier dans le pays pour apporter leur aide. Il y aura, bien sûr, d'énormes besoins en matière d'abris - des milliers, voire des centaines de milliers de personnes seront sans abri et la météo est glaciale. Elles auront besoin d'un endroit où dormir à court terme. Elles auront besoin de vêtements chauds, d'eau, de nourriture, de chauffage. Il y aura des traumatismes et des blessures par écrasement, il y aura d'énormes cicatrices psychologiques. 

Les communautés auront été dévastées : les écoles et les hôpitaux auront été endommagés, les lieux de travail rasés. La logistique de l'aide humanitaire sera infernale - les routes et les pistes d'atterrissage devront être rapidement réparées. Il s'agira d'une énorme opération de sauvetage, de réponse et de relèvement et nous sommes prêts à répondre de la manière dont le gouvernement nous le demandera, aussi longtemps qu'il le faudra. 

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SDG 10 - INÉGALITÉS RÉDUITES
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